sainte-marie des cabanes

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forteresse de "solitude"

jeudi 30 juillet 2015

L' iboga (documentaire et article).



L'’iboga et un de ses composants, l’ibogaïne, sont inscrits depuis 2007 dans la classe des stupéfiants. Cette plante hallucinogène, utilisée au cours des rites initiatiques et religieux en Afrique centrale, est utilisée, en France, «dans le cadre d’activités sectaires, au travers de séminaires de ‘revalorisation de soi’ et de ‘voyage intérieur’», a signalé l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (l’Afssaps), à la suite d’une enquête concernant le décès d’un jeune homme ayant consommé une infusion de cette plante,

Jerry, toxicomane, voulait «devenir un jeune homme normal», avait-il écrit de sa main sur le bordereau d’inscription à un séminaire de sevrage proposé pour deux cents euros, par une association de tradipraticiens (l’association Meyaya) installés en Ardèche (sud). Le document était daté du 16 juin 2006. La signature de Jerry ratifiait : «J’ai bien noté qu’il ne s’agit en aucun cas d’un traitement médical, mais d’une recherche spirituelle réalisée dans le cadre du culte traditionnel bwiti [Gabon]. Je connais les risques de prise d’une plante telle que l’iboga». Un mois plus tard, le 18 juillet, les gendarmes découvraient le corps de Jerry, 27 ans, dans le château de Liviers à la Voulte-sur-Rhône (Ardèche). Déjà interdite aux États-Unis, en Belgique et en Suisse, l’iboga -en vente active sur internet- est désormais considérée, en France, comme une drogue.

Utilisée depuis 5 000 ans par les pygmées pour ses vertus médicinales, l’iboga est un arbuste qui pousse dans les forêts équatoriales de l’Afrique centrale, en particulier au Cameroun, au Congo et au Gabon. Ses racines contiennent une douzaine d’alcaloïdes, dont l’ibogaïne, une substance proche de celles présentes dans différentes espèces de champignons hallucinogènes. Si la plante (et plusieurs de ses dérivés) présente des propriétés de psychostimulant à faibles doses, «à doses plus élevées, elle est responsable d’hallucinations auditives et visuelles, parfois très anxiogènes et pouvant conduire à l’acte suicidaire», indique l’Afssaps. Sa consommation a provoqué une dizaine de décès dans le monde, dont un dans l’Hexagone.

Etymologiquement, iboga est dérivé d’un verbe qui signifie «soigner». Cette plante est  désignée, en Afrique, comme «bois sacré» : c’est ainsi que sont désignées les plantes initiatiques, celles dont les propriétés thérapeutiques et le pouvoir visionnaire permettent de faire le lien avec le sacré et la connaissance. Classée par les autorités gabonaises au patrimoine national, en l’an 2 000, l’iboga y est utilisée au cours de séances spirituelles appelées bwiti, des cérémonies introspectives, codifiées et ritualisées, conduites sous la houlette d’un guide spirituel, un chaman appelé nganga.


«Quand une personne délire, le nganga peut lui donner un antidote»
Dans le quotidien Le Monde du 27 février dernier, le déroulement de la séance est ainsi décrit : «Assis sur des nattes au milieu de plantes, de reliques, de graines et de plumes de perroquet, les adeptes de l’iboga consomment la racine sur un air d’arc-en-bouche, instrument sacré millénaire, et de harpe à huit cordes sculptée en forme de femme. Pendant leur voyage, certains pleurent, crient ou ont mal au plexus, explique Bertine Djomo [compagne de Mallendi, le nganga qui officiait au château ardéchois, où est décédé Jerry]. Moi, je rigolais tout le temps. Quand une personne délire, le nganga peut lui donner un antidote. C’est lui qui maîtrise les doses». Les doses ont-elles mal été estimées ou Jerry a-t-il succombé à un cocktail explosif d’alcool et d’iboga ? La justice française a ouvert une information judiciaire pour «homicide involontaire».

Agissant sur la sérotonine, une substance qui joue un rôle physiologique important dans la régulation du système nerveux central, l’ibogaïne agirait sur la confiance en soi et le bien-être général. Isolée en France au début du siècle dernier, l’ibogaïne est entrée, à très faible dose, dans la composition de médicaments antiasthéniques, et commercialisée dans les années 1940 (jusqu’à son interruption en 1970) sous le nom de lambarène, un médicament utilisé dans le traitement de la dépression. Dans les années 1990, l’ibogaïne aurait été «au centre d’un projet d’études cliniques de l'Institut national américain de recherches sur les drogues (Nida), pour rentrer dans la composition de traitements contre les narco-dépendances.

Alors faut-il considérer que l’iboga est avant tout apaisante, toxique ou mortelle ? Inquiète  des dérives sectaires et du développement de stages de «mieux être» utilisant cette plante, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) a demandé à l’Assaps d’ouvrir une enquête, après le décès du jeune Alsacien (est). L’Assaps  est arrivée aux conclusions, qu’actuellement«aucun intérêt thérapeutique n’est démontré ni pour l’iboga ni pour l’ibogaïne, bien que celui-ci ait été évoqué et étudié notamment dans le traitement de la dépendance aux opiacés, à la cocaïne et à l’alcool».


L’iboga est une plante psychotrope très puissante, traditionnellement utilisée dans certaines régions d’Afrique Noire par des sorciers et guérisseurs locaux. Au Gabon, elle est associée à la religion Bwiti et ses impressionnantes cérémonies liées au culte des ancêtres. L’ingestion d’une mixture à base d’iboga permettrait d’entrer en contact avec leur esprit. Selon certains chercheurs et d’anciens pharmacodépendants, elle aurait, par ailleurs, la particularité de guérir les addictions aux drogues telles que l’héroïne, la cocaïne, mais aussi l’alcool et les anxiolytiques. Dans un cadre rituel approprié, elle permettrait également une forme de psychothérapie intensive et radicale. Voyons un peu ce qu’il en est.

UNE EXPÉRIENCE BOULEVERSANTE

En cette période d’hyper-médicalisation, l’iboga est une démarche visant à trouver d’autres voies que celle de la psychiatrie ou des médicaments. Une alternative à l’opposé du statut de patient assisté, soumis et docile, qui accepte de faire pipi dans une bouteille sous l’œil d’un psychiatre soupçonneux pour avoir sa méthadone.

L’IBOGA CLASSÉE STUPÉFIANT

Comme Asud le craignait, l’iboga a été classée stupéfiant et son usage est désormais interdit. Plusieurs accidents et 2 décès ont accéléré ce classement. À terme, cela risque de rendre plus problématique encore son usage traditionnel dans la forêt africaine où les autorités finiront par interdire son usage, sous la pression des Occidentaux.
Paradoxalement tous ceux qui ont tenté l’iboga déconseillent très vivement de tenter cette expérience sans un médecin. L’iboga est un redoutable hallucinogène. Alors attention chers petits drogués, il y a eu 2 morts en quelques mois en France ! Il s’agit d’une philosophie basée sur une expérience ponctuelle bouleversante, parfois d’une violence inouïe… Après avoir consommé la plante, le postulant se retrouve peu à peu plongé dans des dimensions inconnues de sa conscience. Selon des spécialistes du Bwiti, « l’iboga proposerait une voie de responsabilisation » pouvant permettre à certains de retrouver une « dignité originelle » en plongeant dans l’inconscient et les méandres de la psyché avant de renaître. Une expérience spirituelle intense qui pourrait, dans certains cas, permettre à l’individu d’en finir avec ses démons et d’affronter la vie en se forgeant de nouvelles armes.

L’IBOGA POUR DÉCROCHER

L’un des principes actifs de l’iboga, l’ibogaïne, fut le principal constituant du Lambarene®, un médicament (retiré du marché en 1966) dont Albert Schweitzer et Haroun Tazieff se servaient à faible dose pour combattre la fatigue.
Un rituel bien précis
L’iboga qu’on trouve au Congo, au Cameroun et au Gabon se prend toujours dans le cadre de cérémonies bien précises. Soit lors de la cérémonie d’initiation où le « Banzi » (Nouvel initié qui s’apprête à suivre la voie de l’iboga) en prend durant 3 jours, soit à l’occasion d’événement précis tel un deuil. La consommation d’iboga a toujours lieu après une préparation soigneuse et une mise en condition appropriée qui implique une purification rituelle, un nettoyage total, des purges. et une période de jeûne et de recueillement. La cérémonie se déroule sur 3 jours avec des feux, des chants, des danses et de la musique durant tout le rituel. Le premier jour symbolise la la naissance, le second le voyage vers la mort, le troisième la renaissance et la connaissance. Une période de récupération est ensuite indispensable. La cérémonie laisse toujours les participants exténués.
Dès les années 50, des chercheurs s’intéressent à cet alcaloïde qui potentialise les effets analgésiques de la morphine. En 1962, un groupe de jeunes héroïnomanes teste l’iboga, sur la suggestion de collaborateurs de Timothy Leary qui cherchent des remèdes contre la dépendance à l’héroïne. Cinq ne retouchent pas à l’héroïne durant plusieurs jours. L’un d’entre eux, Howard Lotsof, s’enthousiasme et veut développer l’usage d’ibogaïne. La suite est un scénario digne d’un roman d’espionnage avec ses rebondissements, ses secrets, les intérêts de l’industrie pharmaceutique, les pressions du gouvernement et de nombreuses magouilles. En 1968, en pleine période hippie, les USA interdisent l’ibogaïne, censée provoquer des visions. Durant les années 80, Lotsoft, qui a replongé entretemps, redécroche avec l’ibogaïne et, à force d’activisme, réussit à mobiliser des laboratoires, des mécènes… et Act Up. Des programmes expérimentaux ouvrent aux Caraïbes et aux Pays-Bas. Le succès est mitigé. Les évaluations rigoureuses manquent. Mais de plus en plus de voix s’élèvent pour témoigner. Parfois instrumentalisées par les professionnels de la « décroche alternative », qui présentent l’iboga comme la panacée pouvant permettre de surmonter toutes les dépendances. Alors que de nombreux sites Internet se consacrent à cette plante, à ses usages traditionnels, médicaux et expérimentaux, avec ses partisans et ses détracteurs, un consensus informel semble pourtant se profiler. L’iboga ou l’ibogaïne auraient effectivement aidé quelques personnes à décrocher de certaines drogues, mais il ne s’agit en aucun cas du produit miracle ou du médicament que certains décrivent.
En cas de dépendance opiacée, l’iboga ne soulage absolument pas le manque. Prise dans un cadre rituel, la plante peut parfois provoquer une forte secousse psychique, une prise de conscience, parfois d’une redoutable violence, qui peut permettre de trouver les ressources internes pour surmonter l’envie de drogue. Puis, peu à peu, aider à résoudre les problèmes de dépendance, dans le cadre d’un processus de maturation. Selon les promoteurs de la bande à Lotsoft, tel Dana Beal (auteur de « The Ibogaine Story »), l’ibogaïne serait en fait plus adaptée pour résoudre les problèmes de comportements addictifs comme les dépendances au jeu, au sexe, voire aux stimulants comme la cocaïne.

ATTENTION BAD TRIP

Mais attention. Si les techniques chamaniques fonctionnent dans les sociétés traditionnelles, dans des contextes religieux et culturels particuliers et avec des personnes familiarisées avec ces usages depuis des temps immémoriaux, il en va rarement de même avec les « touristes » occidentaux que nous sommes. Asud a rencontré de nombreux apprentis chamanes qui sont restés chéper sur leur branche.
Voici en résumé comment Vincent Ravalec explique l’expérience dans l’ouvrage « Bois sacré, Initiation à l’iboga » : « L’initié devenu visionnaire serait capable de communiquer avec ce que les Africains appellent l’esprit des ancêtres. Il s’agirait d’une immersion dans une espèce de bibliothèque vivante, une mémoire généalogique où lui serait projeté le film de sa vie et celle de sa lignée, mais sous un angle totalement inédit avec en bonus les coulisses du film, le tournage, l’intelligence du scénario. Tout ça avec la compréhension claire qu’il ne tient qu’à lui d’écrire la fin qu’il veut. » Ravalec insiste nettement sur le fait que l’iboga ne peut en aucun cas se prendre comme une drogue récréative. L’expérience comporte toujours une dimension pénible. La confrontation avec ses peurs, ses refoulements n’est jamais une partie de plaisir. Au Gabon, le Bwiti, ou religion de l’iboga, est une philosophie de vie, une voie vers la connaissance comme le yoga ou la voie de l’ayahuasca (autre plante psychotrope hallucinogène) d’Amazonie, qui nécessite une très forte motivation. Un travail permanent et dur. Si les témoignages et descriptions concernant l’iboga sont souvent spectaculaires et fascinants, tous mettent sérieusement en garde contre les expériences hasardeuses et dissuadent fortement d’en consommer en dehors des contextes rituels traditionnels. Certains expérimentateurs qui ont essayé d’autres plantes traditionnelles reconnaissent qu’avec l’iboga, ils ont eu très peur et que sans la présence d’un bon guide, ils auraient fait un sacré bad trip.
La teneur en principe actif de la plante peut, par ailleurs, varier sensiblement. Trouver le dosage optimum est donc plus qu’aléatoire.
On peut aussi décrocher tout seul, comme un grand, à la rigueur avec un peu de Subu ou de métha en doses dégressives en quelques jours. Le challenge c’est de ne pas recommencer.

Bien entendu, menacée, cette plante tropicale aux vertus thérapeutiques exceptionnelles devraient être plantée un peu partout afin de pouvoir soigner nos enfants.A savoir : L’ibogaïne est une tryptamine, proche de la psilocine et de la psilocybine (substances présentes dans les champignons hallucinogènes), psychostimulante et hallucinogène à forte dose. Cette molécule interagit avec des neurotransmetteurs, principalement la sérotonine et le glutamate, et bloque des récepteurs aux opiacés. C’est un antagoniste des récepteurs NMDA (activés par le glutamate), ce qui expliquerait ses propriétés anti-addictives. J’ai lu à plusieurs reprises qu’elle n’est pas plus dangereuse que l’aspirine[/su_heading]
« Elle est efficace dans le sevrage aux opiacés pratiquement la plupart du temps. Certains patients ont des effets persistants après. Mais il n’y a jamais eu une étude en double aveugle, ce qui est nécessaire pour définir les taux de réussite réels », explique Deborah Mash, professeure de neurologie et de pharmacologie moléculaire et cellulaire à l’université de médecine de Miami.
Les dernières études ont quant à elles mis en évidence de nouvelles propriétés importantes : l’iboga a des effets stimulants sur le métabolisme énergétique et, selon le professeur Dorit Ron en Israël, l’ibogaïne stimule la synthèse et la libération de neurotrophine, qui aide les voies nerveuses à se régénérer et le cerveau à se réorganiser.
Des témoignages confirment son efficacité : « Ma vie a complètement changé, douze heures après mon traitement à l’ibogaïne, j’étais sevré de dix-sept ans d’addiction. C’était incroyable, je ne peux pas l’expliquer », témoigne Roberto, 45 ans, un Italien qui vivait à New York et avait une consommation quotidienne d’héroïne, de cocaïne et de méthadone, clean depuis sept ans. « J’ai été sevré de trois ans de dépendance à la cocaïne en un week-end en 2004. Depuis, je n’ai jamais rechuté », souligne Eric, un Français de 37 ans. « Mon sevrage a été immédiat. Alors qu’il m’était inimaginable de ne pas prendre de doses car j’en étais à plusieurs grammes par jour », précise Nicolas, ancien dépendant à la cocaïne, sevré depuis trois ans. (src)
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Voilà, vous savez l’essentiel, si vous voulez en savoir plus, tapez simplement « Iboga » ou « Ibogaïne » dans un moteur de recherche et sur Youtube.
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