sainte-marie des cabanes

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forteresse de "solitude"

mercredi 19 août 2015

Les bienfaits de l' angélique.



L'angélique (Angelica archangelica)
possède de réelles propriétés antibactériennes,
apéritives, stomachiques,
anticonvulsives, sédatives, diurétiques,
immunologiques et vasodilatatrices...
Elle serait aussi active
contre certaines tumeurs. Toutes ces
propriétés sont scientifiquement
reconnues
et l'on a même
isolé l'une de ses
molécules, l'archangélicine.
Un remède presque
universel !
La liste des indications
est longue.
Voici, par ordre
alphabétique, celle
des troubles qu'elle
soulage :
- anémie
- appétit insuffisant
- asthme
- digestion (acidité gastrique, ballonnements, aérophagie,
vomissements...)
- fatigue sexuelle masculine
- hépatisme
- insomnies dues à une trop grande nervosité
- libido féminine (baisse de désir)
- migraines (d'origine nerveuse ou digestive)
- palpitations
- problèmes ORL (rhumes, bronchites...)
- règles douloureuses ou insuffisantes.



En externe, les compresses et frictions avec la décoction permettent de
lutter contre les douleurs musculaires ou articulaires et notamment les
rhumatismes. L'angélique, également antifongique et fortement antibactérienne,
peut venir à bout des problèmes cutanés (candidoses par
exemple). On utilise aussi la décoction (avec de l'ortie) en rinçage
après un shampoing pour fortifier les cheveux et activer leur repousse.
Là encore, respectez les doses car l'angélique est très puissante : son
suc est si irritant pour la peau que les mendiants de la Cour des
Miracles s'en frottaient les membres pour provoquer de pitoyables
plaies ou ulcères !
L'angélique et la science
Dès que les scientifiques ont possédé les outils pour comprendre les raisons
de l'efficacité des plantes, ils ont décortiqué l'angélique. Ce fut donc
l'une des premières fleurs à dévoiler ses mystères. On a alors découvert
des acides phénols, des coumarines, des chromones, des phtalisdes
(antispasmodiques), des polyènes (analgésiques), une huile essentielle
composée de carbures monoterpéniques, de lactones macrocyliques...

L'angélique et l'histoire
Connue des Grecs, des Hébreux et des Romains, l'angélique est entrée en
sainteté par la grande porte : c'est l'une des rares plantes citées par les évangiles
! Les gladiateurs se frottaient les membres d'huile essentielle d'angélique
avant les combats : les muscles étaient assouplis et les coups semblaient
moins rudes. Paracelse, célèbre médecin et alchimiste de la
Renaissance, utilisa abondamment l'angélique. Il faut dire que la plante
était déjà célèbre : appelée aussi racine du Saint-Esprit ou Herbes-aux-
Anges, elle a fait partie (grâce aux fumigations de ses tiges et à l'utilisation
de son huile essentielle) des plantes qui ont permis d'éliminer la peste en
Europe. Au XVIIe siècle, dans son célèbre traité "Paradise in Sole",
Parkinson déclare que l'angélique est supérieure à toutes les autres plantes
médicinales. Notons qu'Annibal Camoux, l'un des rares cent-vingtenaires
de cette époque, mort en 1759, attribuait sa longévité au fait qu'il mâchait
continuellement de la racine d'angélique. Fontenelle, à peu près contemporain
(mais quand on vit cent ans et plus, on est contemporain de beaucoup
de monde !) avait préféré se gaver de fraises : il a vécu vingt ans de moins.
Bon, tout ça ne vous dit pas grand-chose, mais au moins les chimistes
ont compris pourquoi l'angélique peut être classée en tête des substances
naturelles les plus efficaces !
À toutes les sauces !
La plante entière est utilisée : semences, feuilles, racines, tiges... Les
parties ligneuses sont préparées en décoction ou en vins médicinaux.
Les parties tendres (feuilles, semences) servent aux infusions. Les
semences sont utilisées comme condiment dans la choucroute (c'est
vrai que ça aide à digérer !), les "pickles" de nos amis Grands-Bretons
ou les marinades. Racines et graines font partie des recettes secrètes de
liqueurs bien de chez nous, comme la Chartreuse. Dans les pays nordiques,
les tiges sont confites et servies avec les gâteaux de Noël ou
bien tout simplement découpées et disposées sur des tartines de beurre.
En Laponie, on conserve le poisson dans des feuilles d'angélique et
on la mange (tiges et feuilles) en légumes bouillis dans du lait. Les utilisations
sont donc nombreuses. Il faut pourtant savoir que, contrairement
à la plupart des plantes dont les propriétés médicinales sont
potentialisées par le séchage, la dessiccation des feuilles et des fleurs
d'angélique leur fait perdre leurs vertus. C'est d'autant plus important à
savoir que l'on trouve la tisane de feuille sèche, à boire comme du thé.

L'angélique dans votre jardin
Elle épanouira ses jolies corolles de juin à août. Peu exigeante, elle apprécie
plutôt une bonne exposition, une terre fraîche, équilibrée... et la compagnie
des orties qui stimulent sa production d'huile essentielle. C'est une
bisannuelle c’est-à-dire qu'elle meurt après la floraison mais se resème et
renaît d'une nouvelle graine. Plantez en pépinière les graines à 15 cm de
profondeur, dans une terre fine, de préférence en septembre. Transplantez
au printemps suivant, dès leur apparition.
LA RÉCOLTE
semences : lorsqu'elles commencent à devenir brunes. Coupez les
ombelles, faites-les sécher à l'ombre, éliminez les débris végétaux.
tiges et feuilles : en juin-juillet
racines : à l'automne. Rincez-les à l'eau. Attendez qu'elles soient bien
sèches avant de les couper en rondelles.

Décoction : 50 g de racines sèches ou de semences (pas de feuilles
sèches qui n'ont plus de vertus médicinales) pour 1 litre d'eau. 1 tasse,
3 fois par jour, de préférence après les repas.
Vins d'angélique : les recettes sont nombreuses et associent généralement
30 g de racines (ou 50 g de tiges) pour 1 litre de bon vin rouge
auxquels on ajoute, selon les goûts et les effets thérapeutiques attendus,
une ou plusieurs des plantes suivantes : cannelle (4 g), noix de
muscade râpée (4 g), clou de girofle (1 ou 2), gentiane (20 g), millepertuis
(20 g). Laissez macérer 1 semaine dans un bocal fermé. Filtrez.
Prenez-en un petit verre en apéritif ou au coucher.
Liqueurs d'angélique : ce sont souvent des recettes comparables
mais le vin est remplacé par 1/3 d'eau-de-vie, 2/3 d'eau auxquelles on
ajoute 300 g de sucre ou 200 g de miel.
Pour les massages et les usages externes, on utilise :
soit la teinture-mère (vente en pharmacie) : 1 cuillerée à soupe dans
un verre d'eau chaude
soit la décoction.
Massez les articulations en cas de rhumatismes ou appliquez sur les
mycoses cutanées.

Sophie Lacoste

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